En ce 3 janvier,
nous souhaitons à toutes les
Geneviève
une fête la plus agréable possible.
Et maintenant un peu d'histoire ...
"Au début de l'année 451, Attila entraîne ses hordes en-deçà du Rhin,
prend, pille et brûle Metz la veille de Pâques (7 avril),
remonte la vallée de la Seine et vient assiéger Paris.
Au milieu du désarroi général, sainte Geneviève garde son sang-froid
puisant son courage dans la confiance qu'elle a en la Providence.
Elle convoque les femmes de Paris et, après leur avoir rappelé les grands exemples de Judith et Esther
libératrices de leur peuple,
elles les invite à s'unir à elle pour détourner le fléau
par la prière, le jeûne et les saintes veilles au baptistère de Saint-Jean-le-Rond.
Sûre de l'appui des femmes parisiennes,
elle s'adresse aux hommes :
Que parlez-vous de vous réfugier en d'autres cités ?
Celles-ci seront-elles mieux que Paris abritées contre un coup de mains des barbares ?
Paris, grâce à la protection du Christ, échappera au carnage.
Les Parisiens, tout abandonnés à la peur, s'emportent contre sainte Geneviève
qu'ils appellent la prophétesse de malheur,
et parlent de la lapider ou de la jeter dans la Seine,
lorsque l'archidiacre d'Auxerre apporte les eulogies (pains bénis mais pas consacrés)
que son évêque, saint Germain a légué à sainte Geneviève en mourant :
Parisiens n'allez pas commettre ce forfait ; celle dont vous projetez la mort est,
au témoignage du saint évêque Germain,
l'élue de Dieu dès sa venue au monde.
Et voici les eulogies que je lui apporte de la part de l'évêque défunt.
Les Parisiens se rallient alors aux conseils de sainte Geneviève
et Attila quitte la vallée de la Seine pour se rejeter vers la Loire.
Arrêté par l'évêque saint Aignan sous les murs d'Orléans,
il est repoussé par Ætius jusqu'à Châlons-sur-Marne ...
Près de trente ans plus tard, lorsque Clovis assiège Paris,
sainte Geneviève est encore l'âme de la résistance de ses concitoyens affamés
qu'elle réussit à ravitailler en forçant les barrages sur la Seine jusqu'à Troyes.
En 1885, lorsque les Normands assiègent Paris,
tandis que la famine et la peste déciment la population,
la résistance des Parisiens se confie à l'intercession de sainte Geneviève et,
après que ses reliques ont été exposées au point le plus menacé des remparts,
l'ennemi se retire.
En 1130, sous le nom de mal des ardents ou de feu sacré,
une terrible fièvre pestilentielle fondit sur Paris,
puis sur la France entière,
sans qu'aucun médecin ne pût l'enrayer ;
il s'agissait d'une inflammation intérieure
accompagnée de la gangrène à l'extrémité des jambes.
Pour conjurer le fléau,
l'évêque de Paris ordonna des jeûnes et des prières,
puis demanda que l'on transportât les malades sur le chemin de la procession solennelle
qu'il mena de la basilique Sainte-Geneviève à Notre-Dame, le 26 novembre.
Les malades qui touchèrent la châsse furent immédiatement guéris
et de tous ceux qui étaient à Paris,
seuls trois sceptiques moururent,
puis le mal commença à décroître pour finir par disparaître.
L'année suivante, le pape Innocent II,
en souvenir de ce miracle,
institua la fête de Sainte Geneviève des Ardents,
fêtée maintenant par les gendarmes.
Le 14 août 1792,
les révolutionnaires n'osant détruire la châsse de sainte Geneviève,
la firent transporter à l'église Saint-Etienne-du-Mont,
et attendirent le 9 novembre 1793 pour s'en saisir
et l'emporter à l'Hôtel de la Monnaie.
Ouverte, profanée et inventoriée,
la châsse fût détruite avant que les précieuses reliques
qu'elle contenait fussent brûlées en place de Grève
et les cendres dispersées dans la Seine."
Extrait de Missel/Sanctoral