Quelques jours dans le parc naturel régional de la Brière
Publié le 25 Septembre 2015
A deux pas de la Baule et des marais salants de Guérande,
le parc naturel régional de Brière,
deuxième plus grand marais d'Europe après la Camargue,
s'emploie à préserver la biodiversité de cet exceptionnel espace naturel.
Première soirée à Saint-Malo-de-Guersac, île la plus vaste du marais,
avec un arrêt, au port de Rozé, à la maison de l'éclusier
(qui ne semble plus ouverte au public).
C'est de ce port que partait vers Nantes et Vannes,
la tourbe, principale ressource du marais.
Balade sur le parcours aménagé, entre roseaux et prairies,
de la réserve Pierre Constant qui essaie de préserver au mieux
la richesse biologique du parc,
domaine des oiseaux (peu nombreux en ce début septembre)
également des loutres, des brochets, des anguilles...
mais aussi des écrevisses de Louisiane qui font malheureusement bien des dégâts.
Quelques kilomètres et nous voilà sur l'île de Fédrun
aux charmantes petites chaumières, notamment la "chaumière briéronne"
avec son intérieur traditionnel,
son exposition sur le chaume
et son film documentaire "Brière et briérons" de 1947,
évoquant l'époque de la tourbe et les longues journées de labeur des briérons
travaillant dans les chantiers navals nazairiens, ...
et la "Maison de la Mariée",
petit musée mettant en valeur un savoir-faire briéron méconnu,
la confection des fleurs d'oranger en cire
composant autrefois les couronnes de mariées
et présentant une superbe collection de globes.
Une nuit dans le silence du marais,
et nous voilà au top pour la suite de notre périple :
Saint-Joachim dominé par la haute flèche blanche de son église,
berceau de la fleur d'oranger en cire,
la Chapelle des Marais avec, dans l'église,(paraît-il),
la statue de Saint Corneille,
saint protecteur des bêtes à cornes
(on aurait bien aimé voir, mais l'église était fermée),
un arrêt repas au restaurant "Le Penlys"
où nous avions choisi d'utiliser notre coffret-cadeau "Rendez-vous gourmand",
(très bon choix autant au niveau cuisine qu'au niveau accueil ...),
puis Sainte-Reine-de-Bretagne, sur les pas de René-Guy Cadou,
sa maison natale,
l'allée des poèmes en allant vers le calvaire,
un vrai plaisir de relire tous ces textes enfouis dans ma mémoire ...
si simples et si beaux, ...
"Automne", "La blanche école", "L'enfant", ...
Plus à l'ouest, dans un cadre champêtre, à l'ombre de chênes centenaires,
les vestiges du château de Ranrouët,
une forteresse des XIIème et XIIIème siècles, remaniée jusqu'au XVIIème,
propriété entre autre de Jean IV de Rieux, tuteur d'Anne de Bretagne,
qui conserve six tours, entourées de larges douves sèches.
Vieilles pierres, silence, paysage verdoyant, ...
comment ne pas s'y attarder ...
Nuit à Saint-Lyphard, ponctuée le soir et le matin par les tirs des chasseurs,
et rendez-vous matinal à l'embarcadère de La Pierre Fendue ...
une promenade en chaland, (barque à fond plat manoeuvrée à la perche),
pour découvrir le monde mystérieux du marais,
écouter les explications fournies de notre guide
(histoire, traditions, petits secrets,... mais aussi informations sur la faune et la flore)
et surtout profiter du silence ...
Une petite marche jusqu'à l'église de Saint-Lyphard
qui a la particularité d'avoir aménagé un belvédère dans son clocher...
le panorama doit y être splendide !
Je me contenterai d'imaginer ... l'échelle de meunier n'est guère pour moi !!!
je me console avec une statue de saint Corneille,
il semble que son culte soit assez présent dans la région.
A quelques kilomètres de là,
le village de Kerhinet, un village d'une vingtaine de chaumières
réhabilité par le Parc de la Brière,
se veut un témoignage de l'architecture briéronne,
et son marché du jour une vitrine de l'artisanat et des produits locaux.
Fin d'après-midi à Saint-André des Eaux,
au port de la Chaussée Neuve (accueil France-Passion),
avec une dernière balade au sein du marais.
Accueillis par des ... oies, nous glissons au fil de l'eau
tout en écoutant notre guide nous expliquer le statut juridique particulier
de la Grande Brière Mottière ;
en effet, celle-ci est la propriété des habitants des 21 communes environnantes.
La reconnaissance officielle de cette propriété a été proclamée en ... 1461
par François II, duc de Bretagne.
Depuis cette date les Briérons se doivent de gérer le marais et de l'entretenir.
Retour en calèche pour une dernière soirée dans ce monde fascinant et mystérieux ...
quelques jours dans une nature protégée, riche et sauvage,
où le silence est roi... un vrai havre de paix.