13 - Derniers jours portugais
Publié le 1 Juillet 2012
Le parc national da Peneda -Gerês, fondé en 1971,
a permis la sauvegarde d'un ensemble unique d'écosystèmes
mais aussi d'un mode de vie en disparition.
Les anciens villages demeurent encore à l'écart de la vie moderne
comme, par exemple, Soajo, village isolé surplombant le haut Lima,
surtout connu pour ses espigueiros, des greniers à grains ou à maïs en pierre .
Nous arrivons au moment d'un enterrement,
les personnes âgées sont toutes de noir vêtues avec un foulard sur la tête.
Au hasard de notre marche dans les petites rues de ce village authentique,
nous découvrons :
un des canaux de pierre dans lesquels circulait l'eau
et qui, ici, alimente un lavoir,
un espigueiros,
un jardinet, comme on en voit beaucoup, avec un superbe citronnier,
des vaches dans un pré,
et à l'autre bout du village, un ensemble d'espigueiros.
"Biens qu'ils ressemblent étrangement à des mausolées,
les espigueiros remplissent une tout autre fonction.
Le maïs, importé du Nouveau Monde au XVIIIème siècle, fut une bénédiction dans ces régions humides.
Un problème se posait cependant : cette graminée mûrissant tard,
les pluies automnales risquaient de faire pourrir les récoltes.
Les espigueiros ont été conçus pour y remédier.
Ces greniers de granit, posés sur des pilotis et aérés par des fentes sur les côtés,
assuraient le séchage et la conservation de cette précieuse céréale.
Généralement disposés en groupe, couverts de mousse et surmontés de petites croix,
ils évoquent des cimetières de village."
En repartant vers le camping-car,
nous apercevons des femmes portant de gros paquets de feuilles, (peut-être des feuilles de choux),
sur leurs épaules pour certaines,
sur la tête pour d'autres.
Poursuivant dans le parc,
nous nous posons pour la nuit à Lindoso, à deux pas de la frontière espagnole.
Installés près du château, petit fortin à la Vauban,
nous dominons le village
et retrouvons tout près de nous,
un ensemble d'espigueiros,
tout semblable à celui de Soajo.
Une promenade dans le village nous permet de découvrir le vieux village caché sous les treilles ...
Comment le trouver lorsque les vignes sont en feuilles ?
et toujours de superbes jardins entretenus par les femmes.
Retour aux camping-cars,
en passant dans le village d'en haut,
(des femmes préparent des bouquets pour fleurir l'église),
pour une nuit très tranquille, avec à nouveau quelques gouttes de pluie au réveil.
Visite du château le matin
avant de déjeuner chez San Antonio,
un restaurant réputé pour sa bonne cuisine portugaise.
Nous avons apprécié ...
Petite incursion en Galice par une route verdoyante mais très étroite
aux accotements fleuris de bruyères et de genêts jaunes,
un arrêt à l'ancien poste frontière pour profiter du paysage ;
la route ne s'arrange pas mais nous avançons dans un cocon d'eau et de verdure
qui donnerait envie de s'y poser et de s'y reposer !
Un peu plus de monde à Gerês
où, sur la place, des portugais jouent au palet.
Nous regagnons peu à peu le Rio Cavado qui s'étale, vers Ventosa
avant de faire halte à Salto en bordure d'un parc calme et ombragé.
Un grand-père ramène sa vache du pré tout en lui tenant discours...
Tandis que Jean-François essaie de réparer notre frigo tombé en panne,
(pas la peine d'avoir réglé une répararion de plus de700 euros six mois avant ...),
avec Micheline nous allons dans le village à la découverte d'une église de construction récente
avec un clocher plus que singulier !
Nuit frisquette,
soleil au réveil,
et
une dernière journée en terre portugaise qui s'annonce belle !
Chevaux sur le bord de la route,
ajoncs, genêts et bruyères en fleurs,
montagne aride victime d'incendies récents,
nous mènent jusqu'à Vilarinho Seco où, paraît-il, les bœufs travaillent encore.
Garés près d'un petit moulin,
nous montons dans le village, rare village où l'on mène encore une vie en communauté :
quelques vieilles chaumières,
et la place, lieu de rassemblement du bétail,
que l'on va garder chacun son tour dans la montagne,
Nous rencontrons un petit grand-père, parlant un peu français puisqu'ayant vécu 5 ans en France,
qui prend plaisir à nous guider et à nous expliquer la vie encore ici.
Les tracteurs ont remplacé les bœufs depuis 4 - 5 ans,
mais, chacun son tour, l'on fabrique encore le pain dans le four banal, tous les quinze jours :
une quarantaine de miches y cuisent régulièrement.
Promenade,
arrêt bavardages dans la campagne,
et nous voilà arrivés chez des éleveurs de chèvres
qui n'hésitent pas à sortir leur troupeau rien que pour nous...
Retour vers le village du haut avec le bar-restaurant qui n'ouvre que les fins de semaine,
(quand débarquent les cars de touristes),
le lavoir,
la chapelle,
et la grande place où l'on vient attendre le passage du facteur.
Moment intense avec ce pépé qui méritait bien une bonne bouteille de vin français ! ...
Un arrêt pour le repas de midi vers Boticas,
des provisions à Chaves,
(la frontière n'est plus loin),
notre séjour portugais se termine ...
la tête pleine de souvenirs nous réfléchissons déjà
à notre prochain itinéraire : l'Alentejo, Lisbonne, le sud ...