Le blog de ghimi

Ouverte sur l'Atlantique, la ville aux sept collines donne,

en flânant dans ses quartiers ou en empruntant le tramway 28,

une impression de grandeur et de diversité.

Mais patience, patience ... pour accéder aux monuments,

les visites se méritent !!!

Le dimanche matin de bonne heure peut être un bon choix :

la gratuité jusqu'à 14 heures permet un accès plus rapide ...

    Le plus beau monument de Lisbonne, et plus particulièrement de Belém,

quartier d'où appareilla Vasco de Gama en 1497,

est sans contexte le grandiose monastère de Jerónimos

dont la construction fut décidée par le roi Manuel 1^er en 1496

et qui fut miraculeusement épargné lors du tremblement de terre de 1755.

Son église

et son cloître sont des chefs d'œuvre de l'art manuelin.

Monument emblématique du patrimoine portugais,

 la tour de Belém,

classée au patrimoine mondiale de l'Humanité,

se dresse au bord du Tage.

 Construite au milieu du fleuve vers 1515 pour protéger le port de Lisbonne,

le séisme de 1755 la déplaça sans la détruire ...

 Splendide ouvrage de pierre finement sculptée,

elle offre un superbe panorama sur le quartier et sur le Tage.

Un passage devant le musée de la Marine au moment de la relève de la garde

puis direction

  le monument des découvertes,

inauguré en 1960 pour le 500^ème anniversaire de la mort de Henri le Navigateur.,

monument de 52 mètres de haut, 

sculpté en bas-relief de grands hommes portugais.

Ouverte sur le Tage,

la place du Commerce avec ses arcades du XVIII^ème ,

son pavement en mosaïque,

 l'"Arco da Victória"

et la statue équestre de Joseph 1er

donne une impression d'espace, de grandeur  et de  liberté.

Une petite balade le long du fleuve,

avant de se diriger vers la cathédrale

 en passant devant le portail manuélin de l'église de la Vieille-Conception

 qui, seul, échappa au tremblement de terre ;

sur le pilier central une singulière statue de Saint-Michel portant un vêtement de femme

qui, d'après les historiens, viendrait du fait que cette église fut bâtie à la place d'une synagogue;

"cette statue du saint "travesti" signifierait le" travestissement" de la religion juive en religion chrétienne".

La "Sé Patriarcal", érigée au XII^ème siècle sur le site d'une mosquée,

a des allures de forteresse romane.

Le cloître gothique

 abrite en son sein des vestiges vieux de 2000 ans :

rue romaine et boutiques,

citerne médiévale

et demeure d'époque maure.

Après un petit resto au pied de la cathédrale le temps de goûter une cataplana,

balade dans le quartier le plus ancien, emblème du Lisbonne populaire,

l'Alfama ,

ses ruelles pentues et tortueuses,

 ses escaliers,

ses maisons enchevêtrées avec la lessive sèchant ici et là sur des cordes,

ses petits coins personnalisés,

et le plaisir, arrivés en haut de la colline, au belvédère de Sainte Lucie,

de profiter d'une vue imprenable sur la ville.

Avant de quitter cette colline, la plus haute de la ville,

un petit détour par le château São Jorge, dominant ce vieux quartier,

puis descente vers le Baixa, le Chiado et le Rossio pour une petite pause bien méritée

sur la place Dom Pedro IV

où des étudiants d'une école de marketing de la ville se donne en spectacle... week-end d'intégration ??? 

"Ce serait sur cette place qu'un fleuriste aurait offert un bouquet d'œillets à un soldat, le 25 avril 1974,

en signe de victoire contre la dictature de Salazar. Ce geste s'est vite répété dans la foule en liesse,

 donnant son nom à la révolution des Œillets."

Mais où est donc passé le cireur ?...

Programme chargé,

gambettes fatiguées,

il serait peut-être temps de retrouver la station de bus, direction le camping ...

tout en passant devant l'elevador de Santa Justa, réalisé par un élève d'Eiffel,

 et en croisant le bus amphibie qui circulait la veille sur le Tage !!!

Impossible de quitter Lisbonne sans emprunter le tram

et tout particulièrement la ligne 28;

il y a affluence ce lundi matin, à la station Martim Moniz,

difficile d'avoir une place assise !...

Mais quel parcours ...

Une balade  de colline en colline,

avec des descentes spectaculaires,

permettant de prendre le pouls de la ville

et de la découvrir en ménageant ses jambes !

Destination le terminus,

 le cimetière de Prazeres ( " cimetière des  Plaisirs"),

le Père Lachaise de Lisbonne.

Dominant le Tage,

ce cimetière, aux belles allées ombragées,

peut surprendre avec ses caveaux familiaux voire ses petites chapelles,

accueillant les cercueils sur des étagères et ménageant un lieu de recueillement pour la famille :

petit autel, prie-dieu, ...

Le rapport à la mort des portugais semble bien différent du nôtre. 

Repas dans une brasserie "familiale",

dans un quartier quelque peu bourgeois, 

puis la basilique d'Estrela (fin du XVIII^ème)

et son parc romantique aux arbres exotiques ;

un petit moment de fraîcheur et de repos ...

avant de rejoindre le cœur de la ville

en passant à deux pas de l'Assemblée nationale.

Du calme du cimetière de Prazeres,

 nous replongeons dans le quartier animé et commerçant  du Chiado,

avec un dernier coup d'œil sur la ville de la terrasse de la gare centrale.

Au revoir Lisbonne ...

Nous reviendrons profiter de tes jardins, de tes monuments, de tes musées, de ton tramway, 

de ton ambiance bon enfant, ... et surtout de ton ciel si lumineux.

Quelques kilomètres en bord de mer afin de rejoindre Sines,

ville berceau de Vasco de Gama,

qu'une déviation mal signalée ne nous permettra pas de parcourir ;

nous n'en apercevrons que le mauvais côté,

son port industriel aux activités pétrolières.

Sur la route d'Alcacer  do Sal, un détour par Santiago do Cacém,

nous mène, dans un agréable cadre champêtre,

jusqu'aux ruines romaines de Miróbriga,

nous reportant au début de notre ère chrétienne.

Ce centre urbain relativement important,

suivant les descriptions de Pline et les fouilles réalisées aux XIX^ème et XX^ème siècles,

aurait été occupé durant 4 siècles ( I^er au IV^ème).

En parcourant rues et vestiges,

 comment ne pas imaginer ce qu'était la vie de cette population

dans les thermes,

sur le pont romain,

dans la partie commerçante,

dans les habitations comme la maison aux fresques,

au forum,

dans le temple.

et sur ... l'hippodrome ...

Une nuit au camping d'Alcacer,

quelques achats le matin,

riz, huile, produits du terroir

et en route pour Sétubal,

 ville industrielle, située dans la baie abritée de l'estuaire du Sado,

mais aussi port de pêche important .

Repas de midi sur l'un des parkings de la plage de Portinho da Arrabida ...

les places,

pratiquement toutes occupées par de grands pique-niques familiaux, 

sont rares voire très rares ce 1^er mai ;

la route côtière du parc naturel de la Serra d'Arrabida semble très prisée des portugais

et peut-être plus particulièrement des lisboètes. 

Puis direction le Cap d'Espichel,

qui attira de nombreux pélerins jusqu'au XVIII^ème siècle,

à tel point qu'une cité du pélerinage y fut construite :

une longue place bordée de maisons se terminant par une imposante église.

Ce site, avec des falaises vertigineuses plongeant à pic dans l'océan,

n'accueille plus guère de pélerins

  mais est devenu un endroit  tourisque;

les petits producteurs l'ont bien compris !!! 

  Quelques kilomètres et nous voici aux portes de Lisbonne ...

encore faudrait-il avoir bien programmé nos GPS

 pour franchir sans problème le pont du 25 avril, !!!

nous n'avions pas pensé à un éventuel péage ...

qui nous valu bien des détours et des contours avant de traverser enfin le Tage

pour gagner notre résidence de 5 jours, le camping Monsanto.

C'est par le chemin des écoliers, qu'au départ du cap Saint-Vincent,

nous commençons notre remontée vers Lisbonne.

Un arrêt à Vila do Bispo pour notre ravitaillement, puis direction Carrapateira,

pour une soirée, au milieu des dunes, sur l'aire de Bordeira.

Grand centre de surf, ce lieu a su préserver la nature :

côte sauvage,

immense bande de sable se fondant dans le paysage,

rivière formant une minilagune,

 sentiers aménagés en bois protégeant la végétation, ...

Micheline, un peu mieux, peut profiter de ce lieu magnifique 

avant de finir la soirée au petit resto sympa "O Sitio do Rio",

soupe de poisson, poisson chaudronné aux tomates et petites pâtes, tarte au Porto ...

Au petit matin, en empruntant la route surplombant notre aire, nous découvrons encore mieux

 cette grande plage en fer à cheval ;

le paysage est grandiose !

En poursuivant vers Aljezur et en suivant la rivière Cerca,

le petit village de pêcheurs de Monte Clérigo et sa plage sont un havre de paix.

Puis Odeceixe à la frontière de l'Algarve et l'Alentejo,

 petit village bordé par la rivière Seixe venue de la Serra

en serpentant entre les collines fleuries ou cultivées.

Aidés par la guarda,

nous nous installons pour déjeuner 

sur un parking (réservé aux camping-caristes)  surplombant la mer.

Promenade, rencontre ...

Quel plaisir que de flâner le long de cette côte  ...  par notre route buissonnière.  

Arrêt à Zambujeira do Mar,

village paisible,

à la plage bordée de falaises escarpées.

Porto das Barcas, Touril, Cavaleiro,

petits villages où nous nous serions bien installés pour la nuit,

mais les places sont rares ...

la plage d'Almograve, par contre, sera idéale !

nous profiterons même d'un superbe coucher de soleil !!!

Un passage au camping de Vila Nova de Milfontes pour profiter des services (3€)

puis direction le port de pêche,

un charmant, typique et authentique "village" de pêcheurs.

Nous y avons même trouvé un complément pour notre Delfin !!!...

Un passage au "mercado" pour l'approvisionnement du jour

et en route pour déjeuner sur l'aire de Porto Covo,

dernière étape de notre périple sur la côte Vicentine et dans le parc sud-ouest portugaise,

région préservée

 comparativement au littoral sud, surexploité pour le tourisme.

Première halte de la journée,

Olhao,

son port d'embarquement pour les îles Armona et Fuseta appartenant au Ria Formosa,

son important port de pêche

et

son marché couvert très animé.

 Puis la capitale de l'Algarve, Faro, où nous stationnons très facilement

sur le parking Sao Francisco au pied de l'enceinte;

peu de touristes dans la ville close, un grand calme ... un peu surprenant,

peut-être est-ce le fait d'être le 25 avril ?

Les deux tremblements de terre de 1722 et 1755 n'ont guère épargné la ville

qui n'a, ainsi, plus grandes traces de toutes les civilisations qui s'y sont succédées au cours des siècles 

( phénicienne, carthaginoise, romaine, maure).

La cathédrale,

le palais épiscopal,

les différentes portes (arcs), 

la marina,

la ville 

  et ce jour-là, une alléchante exposition de produits artisanaux !

fromages, charcuteries, miels, gâteaux ...

comment ne pas être tentés !!!

Petit détour par São Bras de Alportel

  où nous espérons, sans conviction, visiter les musées du costume et du travail du liège...

mais ce jour de la Liberté est bien férié pour tous ;

 nous nous contenterons alors de flâner dans les rues désertes

de ce petit village traditionnel situé sur les hauteurs. 

Dernière étape du jour, Loulé,

où nous cherchons désespérément l'aire pour camping-cars décrite dans le guide !

Une seule solution : un parking avec déjà quelques CC stationnés là,

sûrement, comme nous, en désespoir de cause.

Après une nuit réparatrice, une petite découverte de la ville s'impose,

hélas sans Micheline qui souffre de plus en plus du dos.

Le centre historique autour du château maure, en travaux, n'est guère accessible

par contre nous arrivons dans un immense et surprenant marché.

Impossible de ne pas y trouver ce que l'on cherche !!!

Il y a affluence,

il est vrai que nous sommes samedi.

Un joueur d'orgue de Barbarie anime la place

et le petit marché d'artisanat local tout proche, semblable à ceux déjà parcourus.

Des vendeurs d'oranges tout le long de la route 

qui nous conduit, après une petite erreur de parcours, à Silves ;

il n'est pas midi, le centre de santé est ouvert,

 une chance pour Micheline qui peut consulter un médecin.

Une consultation, sans attente, avec piqûre et ordonnance

pour un traitement de quelques jours pour la modique somme de 5€.

Ça donne à réfléchir sur notre système médical français...

Emplettes, pharmacie puis,

tandis que notre malade se repose,

petite grimpette jusqu'au "castelo" et les remparts de grès rouges de cette ville

 qui fut la capitale du puissant royaume maure d'Algarve.

 Restauré dans les années 1940,

cet édifice règne sur la ville et la campagne environnante.

Une curiosité : l'énorme citerne (5 mètres de profondeur) construite à la fin du XII^ème,

couverte par des voûtes reposant sur des colonnes.

Au pied du château la cathédrale date également du XII^ème,

elle fut édifiée sur le site de l'ancienne mosquée.

Si tourisme et agriculture sont actuellement les ressources de Silves,

les industries du liège et des fruits secs en avaient fait au XIX^ème une ville bourgeoise. 

Pour terminer cette chaude journée,

nous optons pour l'immense aire (2,50€/jour) de Portimão,

longeant la marina.

Ancien port de pêche important,

2^ème ville la plus peuplée de l'Algarve,

cette station balnéaire accueille surtout plaisanciers et touristes

dans ses hôtels et résidences foisonnant sur la falaise...

Une promenade le lendemain matin à la marina

 puis à la praia da Rocha,

l'une des plus belles plages de la région adossée aux rochers ocre rouge,

ne nous démentirera pas.

Un passage par Lagos que nous boycottons

étant donné que les camping-cars sont relégués à l'extérieur de la ville,

Luz, Burgau et le camping de Budens,

(au tarif un peu onéreux vu les prestations offertes...)

Pas de doute, nous sommes sur la "Côte d'azur" portugaise !

Soleil et chaleur sont toujours au rendez-vous le lendemain matin

pour notre départ vers Sagres avec, bâtie sur un promontoire rocheux,

sa forteresse où s'éteignit en 1460 Henri le Navigateur ;

une promenade en bord de côte avec une vue splendide,

sans agitation et sans béton, 

sur les falaises et le Cap Saint-Vincent, "finistère portuguais",

extrémité sud-ouest de l'Europe,

nous ramène dans une atmosphère beaucoup plus sereine.

L'endroit semble prisé des pêcheurs qui ne craignent pas le vertige !!!

Avant de quitter ce site enchanteur un petit tour dans l'église (XVIème)

et sur la rose des vents pavée datant probablement de l'époque du prince Henri

et qui ne fait pas moins de 43 mètres de diamètre ...

  C'est au cap Saint Vincent que nous terminons la découverte de la côte sud de l'Algarve

avec ses falaises vertigineuses, ses longues plages,

ses villes fortifiées, ses collines fleuries de l'arrière pays

mais aussi ses constructions inesthétiques ... accueillant régulièrement le tourisme de masse.

Alors qu'en sera-t-il de la côte Ouest ? 

Une longue marche vers le port ... à Vila Real de Santo Antonio,

ancien poste frontière avec l'Espagne,

à l'embouchure du Guardiana.

Ville paisible et fleurie

 avec un marché couvert bien achalandé

 en fruits, légumes,

miel, pain d'épices, amandes, olives,

 escargots

et poisson  bien entendu ...

comment ne pas se laisser tenter par des sardines à griller pour le repas du jour !

  Juste quelques kilomètres pour arriver au paisible et pittoresque petit village de Cacela Velha,

juché sur un promontoire et envahi, ce jour, par de nombreux artistes peintres

qui fut dans le passé une place forte importante,

comme l'atteste sa forteresse d'origine maure, reconstruite en 1770.

Après une route bordée d'orangers,

citronniers,

amandiers, oliviers et vigne,

nous arrivons à Tavira,

ville plutôt bourgeoise avec ses maisons aux toitures traditionnelles à quatre pans.

Tandis que Micheline repose son dos,

nous déambulons dans la ville après avoir trouvé un stationnement à deux pas du port.

Son vieux pont romain,

ses ruelles pavées,

son église,

son château au sommet de la colline

et son petit port de pêche contribuent à son charme.

Vers 1520, Tavira était la localité de l'Algarve la plus peuplée,

grâce à son port permettant un commerce maritime important

autant avec l'Afrique du Nord que l'Europe.

Hélas, à la perte des possessions nord-africaines du Portugal au XVII^ème siècle,

 ce port déclina, d'autant plus que les gros bateaux ne pouvaient plus entrer du fait d'un envasement.

Une épidémie de peste et le tremblement de terre de 1755 achevèrent le désastre.

Actuellement, le tourisme constitue sa première ressource de revenus.

Au hasard de notre balade, (nous sommes jeudi),

nous profitons d'un mariage à la sortie de l'église de Santiago,

avec grandes tenues pour les invités ...

chaussures à talons très hauts pour les dames s'accommodant mal des rues pavées,

à tel point que des tongs leur sont proposées pour se rendre au buffet

se tenant dans la cour du château !

Une nuit au petit camping ombragé jouxtant le port de Fuseta

où, le lendemain matin, au retour des pêcheurs,

on s'affaire à la préparation des festivités

du 40^ème anniversaire de la liberté (25 avril),

tandis que quelques acheteurs se pressent au bord du quai

 pour  s'approvisionner en poisson on ne peut plus frais!

  La journée est prometteuse quant à la météo,

il est temps de poursuivre notre découverte de la côte sud du Portugal.

Sur la route de Mertola, les anciennes mines de cuivre de Sao Domingos méritent le détour.

Cette exploitation qui employait plus de 5000 mineurs a été fermée en 1968

et totalement abandonnée après avoir été dynamitée.

"Le puits principal est rempli d'une eau sombre,

concentrée en substances pas trop naturelles, ...

bref contaminée" paraît-il ... Difficile de ne pas y croire. !!!

 La nature reprend ses droits et apporte avec ses fleurs printanières un peu de fraîcheur

 dans ces ruines et squelettes de béton que seules les cigognes semblent apprécier.

Le nouveau village accueille une partie des habitants dans des corons rénovés

mais garde une certaine rancœur voire hostilité envers la société fondatrice des mines.

Située au pied de la ville, l'aire (gratuite) pour camping-cars de Mertola, sur le port,

en bordure du Guadiana est idéale pour la visite du centre historique.

Arrivés en fin d'après-midi,

une petite balade dans le quartier nous permet de faire quelques emplettes

et notamment de nous procurer, chez le boulanger tout proche, du bon pain de l'Alentejo .

Une nuit on ne peut plus calme

et nous voilà au top pour gravir les marches

nous menant à la vieille ville 

en s'arrêtant à l'église

      qui étonne de part son architecture arabe,

(elle a en effet remplacé l'ancienne mosquée),

avant de rejoindre les murailles du château,

agrandi au XIII^ème siècle sur la base de l'ancienne citadelle islamique.

Le donjon abrite une exposition de fragments de pièces diverses

 datant des époques romaine et maure.

Pour les courageux, quelques marches encore,

 pour découvrir une superbe vue sur l'agglomération,

les paysages alentour

et le champ de fouilles romaines,

avant un passage dans l'ancienne forge du maréchal-ferrant,

l'atelier de tissage ( métiers à tisser et productions traditionnelles),

le marché couvert,

et notre départ vers l'Algarve ,

avec un arrêt-repas en campagne alentéjane.

Les collines plantées de jeunes pins ou fleuries de cistes

 de l'arrière pays de l'Algarve nous donnent une petite impression d'Alentejo

avant d'atteindre les stations balnéaires prisées des touristes et particulièrement disgracieuses.

Une aire pour camping-caristes à l'entrée de Castro Marim, à deux pas des marais salants,

rien de mieux pour notre soirée-étape du jour 

et pour une balade-découverte de ce charmant petit village.

Son château, lieu stratégique tout près de la frontière espagnole,

devint au XIV^ème siècle, le siège de l'Ordre du Christ,

nouvel ordre militaire dans la lignée des Templiers. 

En 1755, le grand tremblement de terre détruisit une partie de cette forteresse

 comme bien d'autres lieux du Portugal.

Du haut des remparts, la vue embrasse un superbe panorama sur le Guadiana,

 les maisons du village et leurs jolies cheminées,

le pont vers l'Espagne

et le fort de Sao Sebastiao du XVIII^ème, campé sur la colline voisine.

A l'intérieur du château ,

on découvre une petite exposition archéologique et historique de la région.

En son enceinte,

l'église de Santiago dans laquelle venait prier Henri le Navigateur

(un des grands maîtres de l'Ordre),

accueille une grande maquette sur la vie du Christ.

Une nuit bien tranquille malgré la proximité de la route,

un superbe soleil au matin,

un peu de vent mais un temps idéal pour une balade vers les marais salants

et les cabanes des colombophiles

d'où s'envolent en grand nombre des pigeons

aux ailes colorées selon leur appartenance à tel ou tel propriétaire.

L'estuaire marécageux du Guadiana abritant la réserve naturelle de Castro Marim n'est plus très loin,

 l'océan non plus d'ailleurs !

 La région du lac d'Alqueva quittée,

c'est une route fleurie,

bordée de plantations d'amandiers qui nous mène à Serpa,

et plus précisément, pour cette fin de journée, au camping municipal, calme et ombragé.

Quel plaisir de partir, dans la fraîcheur du matin, à la découverte de la ville toute proche!

Toutefois la chance n'est pas avec nous,

ce mardi suivant Pâques est férié pour les habitants

qui fêtent leur sainte patronne avec pélerinage, procession en musique 

(et aussi, paraît-il, agneau pascal rôti),

et de ce fait tout est fermé : notre programme "visites" tombe à l'eau ...

c'est donc de l'extérieur que nous verrons musées et monuments, 

après avoir découvert les imposants vestiges de l'aqueduc (XI^ème), 

qui se fond dans la muraille du château

et qui, grâce à l'énorme roue hydraulique installée au XVII^ème permettant de pomper l'eau, 

servit à alimenter  le manoir des comtes de Ficalho,

demeure d'architecture austère qui aurait bien besoin de restauration ...

 La porte de la ville franchie,

nous parcourons les ruelles aux maisons

 liserées de gris au bas des murs et sur les moulures des fenêtres et des portes,

avec également de petites habitations basses contrastant avec d'élégantes maisons bourgeoises, 

et, caché derrière les murailles, nous découvrons le cœur historique

avec remparts et ruines de son château féodal

 nous offrant une superbe vue sur les toits et la campagne,

l'église,

la tour de l'horloge,

le musée ethnographique.

Alors que nous parcourons désespérément les rues à la recherche d'un restaurant

 nous permettantt d'apprécier la cuisine renommée de la région,

nous rencontrons notre premier "bourro",

mais de restaurant point ;

un peu dépités, nous optons pour le café restaurant proche du camping

où j'y mangerai d'ailleurs une fort bonne omelette aux asperges sauvages.

Mais il nous faut poursuivre la route et quitter cette ville attachante  ... et ses oliviers millénaires.

des villages et des villes, théâtre de nombreuses batailles,

 avec leurs châteaux et fortifications constituant une ligne défensive les protégeant de l'Espagne.

Une route tranquille, 

 jalonnée de chênes verts, chênes-lièges, acacias en fleurs, eucalyptus,

oliviers, figuiers de barbarie et prairies fleuries

nous conduit à Juromenha, autrefois place d'armes frontalière clef dans la défense du Guardiana.

Sa forteresse est aujourd'hui un magnifique belvédère sur l'immense paysage alentour

et sur le plus grand lac de barrage européen : le lac d'Alqueva.

Bien qu'en ruines,

on peut encore voir dans l'enceinte les restes de l'église, de la prison, les structures de l'ancien village...

Ce petit village typique de l'Alentejo avec ses maisons basses et blanchies à la chaux,

aux encadrements de portes et fenêtres ocres ou bleus est, ce dimanche matin, particulièrement silencieux,

seuls quelques tintements de cloches de moutons ponctuent le temps.

Quelques kilomètres plus au sud,

avec un ciel de plus en plus nuageux,

nous arrivons à Alendroal qui possède aussi  un patrimoine architectural :

fortifications, (dont les plans sont dus à un architecte musulman),

avec plusieurs tourelles et un donjon adossé à la muraille,

 église matrice du XVI^ème au sein des remparts,

 pilori,

 fontaine monumentale,

œuvre baroque en marbre  possédant six robinets ornés de têtes ( "les robinets des ensorceleuses"), ...

Il est vrai que les carrières de marbre sont toutes proches,

nous les avions découvertes lors de notre voyage précédent.

De plus en ce jour de Pâques,

nous profitons de la procession dans les rues du village

avant de poursuivre vers Terena, ...

sans avoir oublié le pâté de Pâques !!!

Une dizaine de kilomètres, et nous voilà installés sur le parking de l'école primaire,

accueillis par la pluie et même un bon orage à la fin du repas. 

Qu'à cela ne tienne !

Les averses terminées, armés de parapluies et de vêtements de pluie,

nous grimpons vers la forteresse, à l'origine du XIII^ème mais remodelée au cours des temps ;

elle était un des maillons les plus importants de la chaîne défensive avec Elvas, Juromenha et Androal.

En arrivant pour notre soirée-étape sur l'aire (gratuite) pour camping-cars de Monsaraz,

la pluie nous prive du superbe panorama sur le lac d'Alqueva ;

le barrage, achevé en 2002, devrait permettre de sauver l'Alentejo de la sécheresse 

 (2000 domaines engloutis ainsi que le village de Luz reconstruit plus loin).

 Perché sur un promontoire,

ce ravissant village fortifié surplombe la campagne environnante.

Le soleil revenu dans la matinée,

nous découvrons du haut de son château (1310)

un paysage donnant sur le lac et sur les oliveraies s'étendant à perte de vue.

Balade dans les rues étroites et paisibles

avec quelques boutiques d'artisanat

ouvrant chaleureusement leurs portes aux touristes

(poteries, laine, épicerie fine, ...)

mais bien des maisons ont les volets clos.

Ces petits villages vont-ils survivre ?

Le lundi de Pâques, jour férié dans cette région de l'Alentejo,

ne nous permet pas de visite de monuments, tout étant fermé.

Selon les explications d'une commerçante, les familles se réunissent, ce jour-là,

 pour de grands pique-niques dans la nature.

Toutefois nous prenons le temps de découvrir Mourao et Moura.

Une petite marche dans les rues pavées de Mourao et ses étonnantes cheminées,

son kiosque fleuri,

son fier château planté en haut d'une colline dénudée,

à l'intérieur envahi par une végétation fleurie,

 son église,

ses orangers, ...

Un déjeuner en campagne,

puis Moura, ville thermale,

sa citadelle de pierre que l'on aperçoit de loin, au milieu des oliviers,

et sa pittoresque église (début XVI^ème) avec son portail manuélin.

Quittant Moura, nous quittons également cette belle région de l'Alqueva

pour poursuivre vers Serpa,

où nous avons choisi de nous poser sur le camping municipal. 

Adria et Delfin installés pour deux nuits

sur l'immense parking situé au pied de l'aqueduc "d' Amoreira",

nous commençons la découverte de la ville

par une balade tranquille dans les rues et ruelles de cette place forte,

 classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Long de plus de sept kilomètres, l'aqueduc construit sur une centaine d'années,

(il fut achevé en 1622), alimente toujours la ville en eau.

Particulièrement impressionnant avec ses arcades superposées et ses énormes contreforts circulaires,

il est le plus haut d'Europe.

Un dîner au restaurant "O Lagar",

le temps de déguster quelques spécialités locales

comme la bacalhau dourano et les sericaias, (bien délicieuses),

une bonne nuit à l'abri de l'aqueduc

et nous voilà frais et dispos pour une visite plus approfondie des lieux

en commençant par une promenade sur les fortifications, édifiées dès le XIII^ème siècle,

mais reconstruites au XVII^ème suivant les plans de Cosmander (architecte néerlandais);

ce système défensif en étoile n'est pas sans rappeler les fortifications de Vauban :

remparts, fossés, courtines, bastions, portes fortifiées dont la principale a gardé son pont-levis.

 Munis d'un plan et de documentation fournis par l'office de tourisme,

nous découvrons :

la cathédrale sur la place de la République

avec "sa tour-porche" trapue,

Notre-Dame de l'Assuncão, église du XVI^ème, remaniée aux XVII^ème et XVIII^ème,

ayant conservé quelques éléments manuélins comme son porche sud,

la petite église Saint-Laurent,

l'église des dominicaines, de forme octogonale,

tapissée d'azuléjos du XVII^ème à l'intérieur

avec ses colonnes de marbre peintes et ses chapelles dorées,

le pilori sculpté, situé non loin des vestiges des fortifications maures,

symbole du pouvoir municipal, il était destiné à punir les criminels,

le château primitivement édifié par les maures puis rebati au cours des siècles

avec un joli panorama sur les alentours.

 Un petit tour dans les ruelles,

un repas au restaurant " Adega Regional" et ses "plumas" de porc noir,

quelques arrêts pour achats typiques tels que Porto,

capitolios (gâteaux mi-secs aux amandes et aux oranges), ...

une journée découverte somme toute agréable

avec un retour au Delfin pour vidanges et plein d'eau

sur le parking de l'Intermarché tout proche ;

 une autre nuit sur cette aire pour camping-cars fort bien située,

et nous devrions être au top pour notre pérégrination portugaise.

Ciel bleu et vent frisquet, ce mardi 15 avril, pour notre départ vers le sud du Portugal.

Quatre jours de route et pas moins de 1482 kilomètres pour rejoindre Elvas,

première étape portugaise de notre séjour,

après quelques arrêts " repas, nuits ou découvertes" :

l'aire de La Coquille et son tapis de pâquerettes,

celle de Labastide d'Armagnac à deux pas de son lavoir,

l'air frais du col de Ronceveaux (1500m),

le camping de Soria, au pied des nids de cigognes,

avec une bonne dégustation de sangria,

la ville de San Esteban de Gormaz et sa superbe église,

la place du bourg de Proudena et son travail à ferrer les bœufs,

 la ville d'Avila,

ses remparts,

 son palacio de Polentinos (musée de la guerre) et ...

les cérémonies du vendredi saint sur les remparts très matinales voire trop matinales (5h30) !!!...

pour arriver en fin d'après-midi en territoire portugais, à Elvas, à deux pas de l'Espagne ...